Prépa Kawa 750 GPZ 83 pour la Vitesse en Moto Ancienne

Et ça passe très près quand même , mais c'est bon 

C’est bien beau tous ces travaux sur la partie-cycle, le plaisir de faire des dessins de pièces puis des copeaux, mais ce n’est pas avec ça qu’Esther va avancer. 
Il est temps de voir si le moteur a bien les 18 000 km qu’il annonce au compteur … Gros doutes !!!
Lors de cette première photo, les arbres à cames étaient déjà partis se faire retailler ailleurs. La culasse était, elle, dans les mains du sorcier de l’Isère (voir plus tôt dans ce topic).


Me voilà seul avec le reste du moteur. Hop ! J’enlève le haut. Les pistons n’ont pas la tête des grands jours.


L’intention est de ré-aléser à 810, mais un moteur de secours est en projet. Les pistons 750 pourraient peut-être resservir. Mesures.


Mesure aussi du bloc, encore en 750.


6 mesures par cylindre comme il convient, consignation de tous les résultats dans un tableau. Grosso modo, il ressort 10/100èmes de jeu piston/cylindre. Largement hors-cote. Qui veut 4 cendriers ?


Retournement de ce qui reste, j’enlève le bas : le carter d’huile.


L’intérieur du dit carter, c’est un Diesel ? 


Dépose du couvercle d’embrayage.


Démontage de l’embrayage. L’écrou de noix n’a cédé que sous des arguments fortement convaincants : chauffe au chalumeau et clé à choc. Celui qui l’a monté précédemment devait avoir des remises sur le Loctite.


Retrait des vis de liaison des demi-carters moteur. D’un côté …


… Et de l’autre.


Cruel mais c’est ainsi, séparation des deux demi-carters.


Le vilebrequin et la transmission intermédiaire.


L’intérieur du carter de vilebrequin. L’horreur ! Diesel, mais de travaux publics. C’est carrément du sable qui est collé par cette mélasse qui ressemble plus à son état originel de pétrole brut qu’à de l’huile. Curieusement, rien n’est labouré comme on peut le craindre en voyant cette espèce de pâte à roder. Comment ce sable a-t-il pu arriver là ? 

Bonjour
Et la pompe a huile elle dit QUOI  

A+
Team TZ
AMFP&M

Curieusement elle est nickel. Je m'attendais à trouver des champs labourés un peu partout, mais non. Je ne comprends pas. Ce qui ne m'empêche pas de m'en réjouir 

C'était une moto de jardinier ? Il a mis le moteur dans le sable pour qu'il conserve, comme les carottes

Je me pemets de te conseiller de super bien nettoyer le radiateur d'huile acheté d'occasion. En effet, s'il était associé à un moteur qui a cassé, c'est toi qui va remettre toute la limaille dans ton nouveau moteur.....

Merci pour tes tutos vraiment sympas à parcourir.

Bon courage.

Cordialement
bruno

Merci pour le conseil sur le radi. Je n'y avais pas pensé et c'eût été une erreur.

vu l etat des pistons et de l interieur du moteur il y a toutes les chances que ca ait 118000km plutot

pas moins que ONZE35 pour le radia d'occaz...à nettoyer et re nettoyer !

Ces petites pièces essentielles se trouvent entre le vilebrequin et les carters, ainsi qu’au centre des têtes de bielles. C’est sur eux que l’huile envoyée sous pression par la pompe du moteur s’appuie. Ensuite, l’acier du vilebrequin s’appuie sur l’huile. Ca remplace les roulements qu’on trouve sur d’autre moteurs.
Deux types de contrôles à ma connaissance : visuel et métrologique pour connaître le jeu entre le coussinet et l’acier du vilo.
Pour contrôler le jeu, on oublie les instruments de mesure habituels et on utilise ça, du « Plastigage ». Terme anglais dont j’ignore la traduction.

 
C’est une espèce de bout de fil, qui se coupe tout bêtement aux ciseaux et qui permet de mesurer le jeu à l’endroit où il est déposé.
Par exemple et comme sur cette photo au niveau des tourillons.

 
Après avoir déposé un brin de fil sur les endroits à contrôler, il faut remonter. Dans le cas présent les deux demi-carters à serrer comme si le moteur était ré-assemblé normalement.
Ensuite, on re-démonte. Le brin de fil s’est fait écraser la tronche et est devenu tout plat. D’autant plus plat et large qu’il y a peu de jeu. Difficile de mesurer l’épaisseur du brin après écrasement, en revanche, facile d’en mesurer la largeur.
Le fabricant du Plastigage a imprimé sur l’emballage une échelle de mesure Là, ç’est un poil moins large qu’un jeu de 0,051 mm (valeur à la « onc’ » car c’est ricain et donc à l’origine en pouces), donc en gros un jeu de 0,055. Kawa fixe la limite de ce jeu à 0,065, donc ça va.

 
On passe au contrôle des coussinets de bielles. Pas beaux les coussinets ! Rayés. Mieux vaut changer.

 
Mesure du jeu néanmoins, ce qui renseigne sur l’état des manetons de vilebrequin. OK.

 
Comparaison entre un coussinet usé et un neuf.

 
Ces derniers sont disponibles en différentes épaisseurs, pour s’adapter au jeu existant. Les épaisseurs sont repérées par un système de codes couleur. On n’achète pas des coussinets de telle valeur, mais des coussinets bleu ou jaune, ou ? Et quand ils ont perdu leur peinture, on se dépatouille avec les renseignements de la revue technique pour aller commander des coussinets verts dans le cas présent. Le codage ayant changé depuis la revue technique parue peu après la commercialisation de la brêle, le vert est devenu bleu. Merci au magasinier de Paris Nord Motos qui maîtrise ces subtilités chromatico/métrologiques.

Nouvelle mesure au fil magique avec les coussinets neufs. Ouf, le vert est bien bleu !

le petit trou dans le coussinet de bielle ne correspond-t-il pas à un graissage de pied de bielle ?
encore un beau TUTO explicatif comme tu les fais si bien 

superbes explications

Ah, le petit trou. Il y a deux modèles de coussinets et de bielles. J'ai vu que le trou était absent sur les pièces neuves. D'après les renseignements de la RMT ça va avec un modèle de bielle qui n'est pas celui que j'ai. Alors, j'ai rangé ma perceuse et monté comme ça.

Comment ce fait le graissage alors?

Certaines bielles sont percées sur leur longueur pour graisser l'axe de piston mais pas tous les modèles , ça fonctionne juste par vapeurs et projections d'huile pour l'axe

Bonjour
Le brin plastigauge se place axialement, sinon, tu fausses la mesure, de pas grand chose certes, mais quand même.
Imagine que tu mettes le brin tout le tour, tu mesurerais un jeu nominal/2.
Concernant le trou dans le coussinet.
Si le corps de bielle est percé, lorsque le trou de lubrification du maneton est en face de ce petit trou, cela crée, aidé par la rotation, un petit jet d’huile qui gicle sous la calotte du piston.
Cela va lubrifier l’axe de piston et refroidir la calotte du piston.
Quant à avoir la bielle percée sur la longueur, je n’ai jamais vu de forêt de 1 voir 2 mm sur 15 cm, je serais très curieux de voir cela.
Beau travail !
Bonne journée

Bernard a écrit:

Bonjour
Le brin plastigauge se place axialement, sinon, tu fausses la mesure, de pas grand chose certes, mais quand même.
Imagine que tu mettes le brin tout le tour, tu mesurerais un jeu nominal/2.
Concernant le trou dans le coussinet.
Si le corps de bielle est percé, lorsque le trou de lubrification du maneton est en face de ce petit trou, cela crée, aidé par la rotation, un petit jet d’huile qui gicle sous la calotte du piston.
Cela va lubrifier l’axe de piston et refroidir la calotte du piston.
Quant à avoir la bielle percée sur la longueur, je n’ai jamais vu de forêt de 1 voir 2 mm sur 15 cm, je serais très curieux de voir cela.
Beau travail !
Bonne journée

bonjour,
pour info, regarde sur le net en tapant "foret 3/4" (BOTEK est le spécialiste), ce sont des forets qui, vu de face, n'ont que 3/4 de profil; avec 1 seule dent et une goujure droite, ces forets sont percés et avec un arrosage par le centre permet d'arroser au plus prêt de la zone de coupe et de remonter les copeaux par la goujure droite;
il faut un peu de pression mais ça marche du tonnerre.
c'est l'une des techno utilisé pour les canaux de lubrif dans les vilo ou les outillage de moulage pour refroidir des zones bien distinctes.
à mon boulot, on perce à 0.8 mm sur 200 mm de profondeur...
et on appelle ça du forage et non plus du perçage.

à+.

Et oui , ça existe et j'en ai vu.

.http://www.somex.fr/fr/oem/percage-profond/percage-profond-definition.html
.


.
.

j'ai vu ce type de bielles percés sur leurs longueur dans un moteur d'Italienne pas d'origine,,,
je m'étais posé la question de le faire sur des Falicon mais bon,,,

Avant de traiter l’intérieur, je me suis intéressé à l’extérieur. Ça ne sert à rien pour la performance, mais ça satisfait l’œil.
Peinture des éléments, qu’il a fallu auparavant décaper de l’ancienne peinture. Là, c’est l’enfer. Tout y est passé, à l’exception du sablage qu’on m’a vivement déconseillé.
Les gels décapants comme bien d’autre produits ont été vidés de leur principe actif au nom du putain de merde de « principe de précaution ». Je n’écris même pas « p. de m. »  tellement j’en ai ras le bol de ces députés qui s’autorisent à venir importuner ma vie   . Autrefois, le décapant décapait. Certes si on s’en mettait sur les doigts, ça brûlait un chouïa. Mais ça n’attaquait que les doigts du maladroit, pas ceux de la société tout entière. Donc, décapant, bof !
Essai ensuite avec une brosse métallique rotative au bout d’une perceuse. Pas mal, mais ça ne va pas dans tous les coins.
Sablage avec du bicarbonate de soude à la place du sable. Faut pas être pressé, vraiment pas.
Je n’ai donc pas réussi à virer toutes les anciennes peintures, avant d’appliquer la nouvelle.
Quelques pièces avec les caches.

 
La « cabine de peinture » et l’aérographe, qui n’en met pas partout comme le pistolet.

 
Cuisson au four, comme indiqué sur la notice de la peinture.

 
Fin de la cosmétique, on en revient à la mécanique. Vilebrequin et arbre intermédiaire dans le carter inférieur.

 
Les arbres de boîtes ont des pions dans leurs roulements. Seulement, les trous de ces pions sont dans le carter supérieur. Si on veut être sûr que c’est en face, le mieux est de les poser directement là où ils vont. Pour que tout reste en place au moment de la repose du demi-carter supérieur, les arbres sont reliés l’un à l’autre par un élastique en chambre à air, qu’on distingue sur la photo auprès de l’écrou d’arbre primaire.

 
Remise en place de l’embrayage. L’outil Kawasaki Référence ???? est remplacé par un vieux disque d’embrayage avec un bout de tube soudé dessus. Moins cher.

 
Disques d’embrayage neufs.

 
Mise en place des pistons. Tout un poème …
A la fin, les pistons doivent être attachés aux bielles et dans les cylindres. Le plus souvent, on met les pistons sur les bielles et ensuite on engage le bloc-cylindre. Pas de place pour rentrer les segments, encore moins avec l’outil de serrage qu’on voit sur le troisième cylindre. Ça se met en vrac, ça ressort, ça coince, voire on casse un segment.
J’ai expérimenté la technique qui consiste à se faire le max’ de place au moment crucial de la mise en place des segments, en présentant le bloc équipé de ses quatre pistons.

 
Mise en place des axes de pistons. Pas trop de place au milieu des goujons, les segments sont à la limite de sortir tant l’axe de piston en est proche. D’où les cales de bois sous le bloc pour qu’il ne se balade pas.

 
Autre vue de la même phase.

 
Mise en place du satané clip, avec le chiffon de précaution qui ne sert à rien tant qu’il est là. Pour sûr, le jour où il est absent, le clip saute dans le bas moteur !!!

 
Repose des axes de pistons extérieurs. Le bloc est coincé en place entre des cales de bois et les écrous de culasse. Dans cette position, le segment du bas est à 1 mm de sortir du cylindre. Et si le bloc bouge de 1,1 mm …
Globalement, j’ai trouvé cette méthode moins pénible que celle qui consiste à engager le bloc sur des pistons avec leurs axes déjà en place.

 
Chaîne de distribution et patins neufs. Le joint de culasse est en cuivre et donc ré-utilisable indéfiniment. Il suffit de le chauffer au rouge et de le laisser refroidir avant montage. Les plombiers utilisent la même technique de « recuit » pour ramollir le cuivre et cintrer facilement les tubes.

 

C’est tout pour aujourd’hui.

Remise en place des pistons et bloc-cylindre, tout un poème comme tu dis
Faut bien trouver des astuces quand on bricole seul...

Par contre au remontage de ton bas-moteur tout me semble bien propre et sec, tu ne huiles pas toutes les pièces et surtout les coussinets de demi-paliers ?

Préparation et tuto parfaits comme d'habitude , mon réaléseur m'a donné une p'tite astuce pour monter les axes de pistons plus facilement , j'utilise la même méthode , une petite échancrure dans le bas des chemises sur 3mm à la lime demi-ronde dans le sens des axes permet d'avoir la marge nécessaire au montage

Si, si, tout a reçu sa petite dose d'huile. Tu dois voir une gamelle avec un pinceau sur une des photos.
10/10 pour le truc de ton ré-aléseur. T'aurais pas pu me le dire plus tôt ? 

Ça avance, ça avance. Le moteur est maintenant presque complètement remonté. Opération la plus technique de cette fin partielle : le calage fin de la distribution.
Par rapport à la dernière photo de mon dernier message, à ce stade, la culasse a été replacée et serrée au couple, les arbres à cames sont à peu près en place et entourés de leur chaîne.

 
A l’origine, le constructeur a prévu des repères intelligents pour replacer correctement les arbres par rapport au mouvement du vilebrequin : repère T sur le doigt d’allumage et repères “chépukoi” sur les arbres. En faisant un peu attention, il n’y a pas moyen de se tromper. Là, avec les arbres retaillés et surtout les roues d’entraînement réglables, bah … Il faut régler.
Ça commence par un disque gradué en bout de vilebrequin, pour savoir de combien on tourne.

 
Pour tourner, une clé à l’autre extrémité du vilo.

 
Les demi-paliers d’arbres à cames sont mis en place, la distribution est calée dans un premier temps selon la procédure constructeur.

 
Pose ensuite d’un couvre-culasse bidouillé qui rattrape le jeu du brin de chaîne entre les deux arbres. Mise en place d’un comparateur qui va mesurer l’enfoncement de la soupape.

 
Une vue plus large de l’ensemble.

 
Le but de la manoeuvre est de caler chacun des arbres pour que le sommet du temps d’ouverture de la soupape soit à une certaine valeur par rapport aux points morts haut et bas. En partant du calage d’origine, les roues dentées modifiées sont légèrement décalées pour arriver au résultat recherché.
Une fois que c’est correct, serrage des vis pour que les arbres ne bougent plus par rapport aux pignons.

 
Repose du couvre-culasse, du démarreur et de trois bricoles.


C’est tout pour aujourd’hui.